2012, l'année de tous les dangers !

2012, l’année de tous les dangers ! Non pas que je pense que le monde prendra fin avec fracas le 21 décembre comme le prédisent les oiseaux de la plus mauvaise augure, mais bien parce qu’il s’agit de l’an 1 de l’obligation wallonne de renouer avec le succès ! La réforme de l’Etat en chantier envisage en effet la fin progressive des transferts financiers entre la Flandre et la Wallonie. A terme, il reviendra à la Wallonie de financer entièrement par elle-même les politiques économiques et sociales qu’elle entend mettre en œuvre. Il s’agissait là d’une revendication forte de la Flandre estimant ne plus devoir se sentir solidaire des francophones, et notamment des wallons. A terme, la Flandre voudra que la Belgique devienne un Etat confédéral. La Wallonie sera alors souveraine et seule responsable de ce qu’elle adviendra. Plutôt que de nous apitoyer, prenons cette évolution inéluctable comme une chance, la chance de retrouver un lien entre notre avenir commun et l’obligation de meilleure gouvernance à tous les niveaux de pouvoir.

Les actualités récentes concernant la Société Wallonne du Logement nous indiquent qu’il reste de la marge. Alors que l’on demande aux citoyens d’énormes efforts pour, d’une part, faire face à la crise financière et économique, et d’autre part, garantir notre système de pensions, les dérives abusives, rencontrées parfois, dans la gestion des affaires publiques crient vengeance au ciel. Il n’y a aucune raison de saigner à blanc celles et ceux qui font tourner la machine économique quand tant d’argent s’envole dans des gestions hasardeuses ne profitant qu’à quelques uns. Tout doit être mis en œuvre, du niveau local au niveau fédéral, pour garantir que chaque euro prélevé serve la collectivité de la façon la plus efficiente possible. Pour que la Wallonie puisse faire face aux énormes défis qui l’attendent, elle devra changer fondamentalement à cet égard. Si le temps des « papa » n’est pas révolu, il ne restera
bientôt aux Wallons que leurs yeux pour pleurer.

Une meilleure gouvernance ne suffira pas. Les Wallons et les Wallonnes devront également retrouver le goût du travail et l’envie d’entreprendre. Il faudra assurer à ceux qui travaillent fort et bien, ainsi qu’à ceux qui entreprennent, que leurs efforts seront récompensés par des revenus en conformité avec ce qu’ils apportent. Beaucoup de choses sont à faire pour parvenir collectivement à remonter la pente. Favoriser l’entreprise performante et durable me paraît être la priorité du devenir wallon.

L’Ecole et la recherche sont des vecteurs essentiels du redressement. De lourds débats devront avoir lieu en Fédération Wallonie – Bruxelles. Le coût de l’enseignement par enfant reste dans une moyenne européenne supérieure alors que les résultats sont médiocres au regard des tests internationaux. Il faudra vraiment, une fois pour toute, que les autorités puissent remédier à cela. Il faudra dès lors agir avec courage et en dehors de toute considération partisane et clientéliste pour que l’on puisse enfin retrouver une Ecole dont l’unique objectif sera de faire de nos têtes blondes des adultes responsables, équilibrés et performants, capables de se construire une vie agréable, sans devoir dépendre du Prince pour leur survie. Mais les enseignants ne pourront pas tout. Leur rôle est d’enseigner, et non d’éduquer. La mission des parents est essentielle quant à l’éducation. Toute démission devrait être sanctionnée.

La Wallonie, et chacune de ses communes, est à la croisée des chemins. Si demain, elle veut offrir un avenir à ses enfants, elle n’a plus que quelques années pour le faire. Sans cela, il ne lui restera plus qu’à devenir une forme de colonie de la Flandre, ce qu’aucun wallon, je l’espère, ne souhaite.

Je vous souhaite de passer de joyeuses fêtes avec celles et ceux qui vous aiment et que vous aimez. Je nous souhaite à tous, Ecaussinnois, Wallons et francophones, que 2012 devienne rapidement l’an 1 de la reconstruction responsable de notre avenir économique et social.

Christine HEMBERG